Je vous présente ici mes articles, opinions, chroniques parues dans la Presse belge (La Libre Belgique et Le Soir).

La Pandémie et le bien commun

LKLe philosophe Roger Pol-Droit affirmait récemment sur France Culture que la pandémie constitue « une expérience philosophique gigantesque », car elle « nous oblige à réfléchir à des choses que, d’habitude, nous ne voulions pas voir : la vulnérabilité de nos vies et de nos corps, le rapport étrange que nous avons entre notre solitude dans le confinement et la solidarité. Énormément de choses sont en train de bouger dans les têtes, ajoutait-il, alors que nous ne bougeons plus dans la réalité »1. Ce paradoxe entre l’immobilité à laquelle contraint le confinement et les changements auxquels nos têtes sont confrontées offre en effet matière à réflexion. J’accepte l’exercice en proposant ici deux considérations.

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Coronavirus: nous sommes tous vulnérables

fauvette grise rtlJeudi soir, la tristesse m’a envahie en écoutant les dispositions proposées par le gouvernement face à la pandémie COVID-19. Mais en même temps, une conviction s’est affirmée en moi : ce temps inédit de «confinement » peut transformer en profondeur notre façon d’être, de penser et de vivre. Cette pandémie fait que nous ne serons jamais plus comme avant, disent certains. Oui, mais pourquoi ?

Quand l’argent fait l’unité

Dans son dernier essai (Trump, Puf, 2020), le philosophe Alain Badiou affirme que nous vivons aujourd’hui dans un système de « capitalisme global » où « ce qui fait l’unité de tout ce qui contient le monde est la circulation de l’argent ». Ce système étant reconnu, même par ceux qui le trouvent injuste, comme la seule possibilité pour aujourd’hui, il s’impose sans même plus avoir besoin de se justifier. Pour renverser ce système, Badiou affirme qu’il faudrait « une grande idée » rendant possible une action qui rassemblerait l’ensemble de la société.

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La prudence, c'est bien plus que de l’hésitation, de la peur et de la méfiance

On ne compte plus, depuis quelques temps, les appels à la « prudence » : face aux intempéries ou aux épidémies, mais aussi face aux décisions politiques à prendre dans des matières aussi délicates que le budget, l’économie, le climat ou la sécurité sociale. En Belgique, c’est le contexte des négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral qui suscite les appels à la « prudence »1. Bien que fort différentes dans leur objet, ces références à la prudence trouvent un commun dénominateur dans l’invitation à agir avec circonspection face à ce qui constitue une menace. La « prudence » est ainsi assimilée à une attitude habitée par l’hésitation, la peur, la méfiance voire la fermeture sur soi et c’est souvent ainsi, d’ailleurs, qu’elle est définie dans les dictionnaires2. Mais la « prudence » peut-elle se réduire à cette définition ?

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Restaurons le pouvoir de la "parole"

Nous avons tous été secoués ces derniers jours par les événements en Irak, mais peut-être avons-nous été plus surpris encore par les « paroles » qui les ont accompagnés. C’est par le biais de menaces que les protagonistes se sont exprimés, plutôt que par une parole réfléchie et respectueuse du droit.

Par ailleurs, on retrouve chez nous aussi, en Belgique, bien que dans d’autres conditions, un échec analogue de la « parole ». D’une part parce que la crise politique semble ne pas avoir d’issue à cause de la volonté affichée de quelques familles politiques de ne pas pouvoir/vouloir « se parler ». Et d’autre part parce qu’une certaine passivité « citoyenne », enrobée de silence, accompagne l’échec de ces négociations.

In fine, lorsque nous prêtons attention aux modes de communication qui façonnent notre quotidien (publicités, réseaux sociaux, internet), avec leur lot de slogans, d’opinions toutes faites et de fakes news, nous nous rendons compte que, tout près de nous aussi, la parole perd souvent de sa valeur communicative et qu’elle devient impuissante à dire le vrai, le bon, le beau, incapable de nouer des relations authentiques entre les interlocuteurs et d’engendrer un monde commun. Toutes ces situations témoignent d’un échec de la parole et elles nous obligent à nous interroger sur ce que signifie pour l’homme de pouvoir dire, parler, dialoguer et sur ce qu’implique pour lui et pour la société la perte de cette capacité.

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Noël rappelle que toute naissance sauve nos vies

Les rues et les maisons se sont parées de guirlandes et de lumières, les marchés de Noël battent leur plein et une atmosphère de fête s’est installée un peu partout. Noël est à nos portes et ce ne sont ni les crises - politique, climatique, économique -, ni la sécularisation galopante de notre société qui viendront ternir son attente. Car malgré la diminution de la pratique religieuse et la tentation de quelques-uns pour bannir les « Joyeux Noël » de nos vœux en lui préférant l’expression « Bonnes fêtes de fin d'année », la référence à Noël demeure omniprésente dans notre langage. Même ceux qui n’accordent pas d’importance à la « naissance de Jésus » fêtent « Noël » le 25 décembre et se réunissent en famille au soir du 24 pour célébrer le « réveillon de Noël ». C’est peut-être la seule fête religieuse qui n’a pas perdu de son éclat au fil du temps, et sûrement celle qui reste la plus célébrée parmi les non-croyants.

D’où vient cet engouement pour Noël ?

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